Enjeux PG3 -Wallonie

ENJEU 1. ACCROÎTRE LA LUTTE CONTRE LES SOURCES DE POLLUTIONS PONCTUELLES ET DIFFUSES Le but ultime de la lutte contre les pollutions diffuses* d’origine agricole est d’équilibrer la production animale avec les superficies capables de valoriser cette production , en évitant une pollution des eaux qui mène à leur eutrophisation et à la disparition des espèces intolérantes à cette eutrophisation. Certains outils sont déjà mis en place ou programmés pour rendre cette lutte plus efficace : programme wallon de gestion durable de l’azote en agriculture (PGDA*) , contrats de captages et de nappes*, programme de protection des eaux potabilisables et mise en place d’une bande enherbée ou boisée le long des cours d’eau. D’autres pistes doivent être investiguées comme la généralisation du contrôle de l‘azote potentiellement lessivable (APL) à la Wallonie entière et la révision des périodes d’épandage. Le décret du 30 avril 2019 relatif à la protection de la ressource a introduit l’obligation d’aménager une bande enherbée dans les terres de culture qui bordent un cours d’eau (un régime d’exemption est prévu pour les parcelles exploitées en agriculture biologique). Une bande enherbée ou à végétation permanente, installée sur une largeur de 6 m, permettra un contrôle réel. En effet, l’épandage de fertilisants azotés est déjà interdit sur ces bandes tampon. De plus, elle agira de 5 manières différentes pour protéger les cours d’eau de l’apport des nutriments et des produits phytopharmaceutiques : sédimentation-filtration par la rugosité du couvert, fixation physique des substancesminérales et organiques, infiltration, dégradation via la métabolisation des nutriments et l’activité biologique, interception de la dérive des produits phytopharmaceutiques emportés par le vent. Dans le cadre du 3ème cycle de plans de gestion, il sera opportun de veiller à la mise en place d’un contrôle adéquat de la mise en œuvre de cette mesure afin de garantir son efficacité dans la prévention des sources de pollutions diffuses. En ce qui concerne la pollution diffuse par les pesticides et leurs résidus (d’origine agricole ou non), le Programme Wallon de Réduction des Pesticides (PWRP*) est un outil important mis en place depuis 2013 et révisé tous les 5 ans. Le deuxième PWRP (2018-2022) continue de prévoir notamment des mesures de protection de la ressource en eau. La problématique du drainage agricole, qui peut être à la fois source de pollution de l’écosystème et source d’assèchement des fonds de vallées, est à prendre en considération également. Les pollutions ponctuelles* concernent les rejets directs d’eaux usées domestiques et industrielles non épurées dans les eaux de surface et les eaux souterraines. Près de 40% des masses d’eau de surface wallonnes sont touchées par le manque d’assainissement. Bien qu’il ait atteint 91% en 2018, le taux d’équipement en stations d’épuration collectives reste donc un défi important pour la SPGE, ainsi que le renouvellement des ouvrages et des réseaux d’assainissement existants. Cette stratégie d’assainissement est également soutenue depuis le 1 er janvier 2018 par une gestion publique de l’assainissement autonome (GPAA) qui permettra de garantir le bon fonctionnement des Systèmes d’Epuration Individuelle (SEI). Par ailleurs, une fraction non négligeable des eaux usées échappe au traitement notamment lors d’épisodes pluvieux, plus ou moins intenses, via les déversoirs d’orage ainsi que les eaux de ruissellement urbain, dont notamment les infrastructures de transports (voiries, parkings, voies ferrées, …). La lutte contre ces pollutions doit également être menée à la source via la révision des permis d’environnement des industries émettrices et via la réduction et la suppression progressive de certains polluants exerçant des effets néfastes sur l’environnement. 12 Protection de l’eau EN WALLONIE

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